La loi sur la régulation des marchés numériques (DMA) signe un changement significatif dans le paysage numérique. Servant de bouclier anti-concurrentiel, elle interfère dans les algorithmes et les contrôles d’accès aux services essentiels des GAFAM.
La Commission européenne opère ainsi une refonte du marché face à la domination écrasante de Google et de ses pairs. Au cours des deux dernières décennies, la firme californienne a renforcé son monopole. Le DMA change les règles du jeu notamment en matière de référencement SEO local. Cela inclut les avis clients sur Google Business Profile.
Quels sont les changements à venir et comment tirer son épingle du jeu ? Tour d’horizon.
Sommaire
Pour lutter contre la mainmise des GAFAM, l’UE a défini le Digital Markets Acts. Cette loi sur les marchés numériques édicte les règles auxquelles les grandes plateformes doivent se conformer. De fait, la loi DMA vise les acteurs exerçant une position économique forte et assurant un service de plateforme essentielle. En outre, elle revoit certains aspects fonctionnels de ces opérateurs.
À compter du mois de mars 2024, ces contrôleurs d’accès devront permettre aux utilisateurs d’avoir leur préférence sur :
Cette liste est non exhaustive, mais elle souligne la volonté de renforcer la compétitivité des acteurs numériques européens.
Auparavant, les contrôleurs d’accès (gatekeepers) définissaient les données, les produits et les services numériques à procurer aux utilisateurs. La législation sur les marchés numériques conteste cette pratique et prévoit de lourdes sanctions aux contrevenants. Ils s’exposent d’ailleurs à une amende d’une valeur de 10% de leur CA mondial en cas d’infraction.
Sans surprise, la loi DMA s’applique également à Google. En tant que moteur de recherche, il sert de point d’accès majeur aux données sur internet. Son rôle de contrôleur d’accès le contraint à certaines exigences de la loi DMA.
Dorénavant, Google devra appliquer le principe de non-discrimination. Concrètement, la SERP devra afficher les données émanant des entreprises concurrentes et des services tiers. D’où les préoccupations au niveau du SEO local et notamment, la visibilité des avis provenant de plateformes externes à Google.
De surcroît, le moteur de recherche est également soumis à une obligation de transparence. Autrement dit, il devra dévoiler ses critères de classement SERP aux intéressés, notamment aux entreprises concurrentes. Ces dernières pourront ainsi mieux comprendre le fonctionnement de ses algorithmes, surtout au niveau du SEO local.
Les nouvelles dispositions du Digital Markets Act DMA remettent en jeu le référencement local et Google est le principal concerné. Le Digital Markets Act exige en effet la diversification des sources d’avis clients visibles sur le moteur de recherche. Cela signifie que les avis clients sur les fiches Google Business Profile ne seront plus à 100% collectés via Google. Dorénavant, la fiche sera ouverte à d’autres sources que celles en provenance du moteur de recherche.
Le Digital Markets Act vient impacter directement les habitudes de référencement de Google et probablement les résultats du SEO local. Le fait est que Google n’aura plus l’exclusivité de fournir sa propre sélection d’avis sur Google Business Profile. En ouvrant cette fiche située à droite des résultats de recherche, on perçoit la différence avant et après le DMA.
Avant l’arrivée de cette nouvelle loi, on pouvait lire « Avis Google » juste en dessous du nom de l’entreprise. Aujourd’hui, ce lien cliquable affiche seulement « Avis » depuis la mise en application du DMA. Cela est compréhensible puisque désormais, le champ avis sera ouvert aux sources externes au moteur de recherche Google.
À l’heure actuelle, les internautes peuvent examiner les avis provenant de tiers depuis la fiche Business Google Profile. Ainsi, un clic sur ce lien déclenchera l’ouverture d’une fenêtre affichant tous les avis les plus pertinents sur la toile. L’internaute peut lire les témoignages sur TrustPilot, IGraal et d’autres plateformes d’avis.
Ces avis externes peuvent impacter la notation globale de l’entreprise. De plus, les PME devront désormais contrôler leur réputation et intégrer les plateformes d’avis dans leur travail de référencement. L’heure est donc à la diversification des canaux d’informations pour maintenir un haut niveau de référencement. Il est clair que pour l’internaute, plus il y aura d’avis positifs, plus le site est fiable. D’autant plus, si ces informations proviennent de plateformes d’avis différentes.
En vue de se conformer à la loi DMA, Google a créé une nouvelle bannière de consentement. Elle devrait permettre à l’utilisateur de définir les paramètres liés au partage de ses données. Par ailleurs, une API est en phase de développement pour favoriser la portabilité des données.
En règle générale, le Pack local de Google fait apparaître trois entreprises en haut du classement SERP. Or, comme le recommande la loi DMA, Google devra considérer d’autres suggestions de réponses que celles provenant de son algorithme. Cela va probablement allonger la liste des suggestions dans le Pack local.
De même, pour Google Business Profile, le contenu de la fiche établissement a évolué. La mention « Avis Google » est remplacée par « Avis » tout court. La fenêtre pop-in affiche tous les avis UGC (User Generated Content) provenant d’autres sites d’avis comme Trustpilot, Tripadvisor, etc.
Lorsqu’un internaute lance une recherche sur une actrice ou un physicien, Google fournit leurs informations dans le Knowledge Panel. Cette fenêtre consacrée aux « entités nommées » offre une courte biographie d’une personnalité publique.
Google contrôlait toutes ces informations jusqu’à ce que les données deviennent accessibles à des gestionnaires. En bas du Knowledge Panel, une question apparaît : « Gérez-vous la présence en ligne de X ? » Ce nouveau lien permet à la personnalité publique ou à son manager d’ajouter des informations pertinentes dans cette section.
En complément de la SERP, Google est en train de mettre au point la Search Generative Experience. Constituant un autre outil de recherche, la SGE permet à l’internaute d’approfondir un sujet. À noter que Google prévoit de faire apparaître les résultats générés par la SGE en position 0.
Il est clair que Google va démultiplier les opportunités permettant aux entreprises d’améliorer leur visibilité. Ses investissements en matière de recherche et de développement permettent de réinventer le traitement des informations en ligne. Cela pourrait impacter le référencement naturel dans un avenir proche. Alors, il convient de ne manquer aucune opportunité afin de gagner une marge d’avance sur la concurrence.
En ce qui concerne la fiche Google Business Profile, pensez à l’enrichir et à réactualiser vos données. Ne minimisez pas la qualité du visuel, car Google va générer autant d’images que de textes à l’avenir. Par ailleurs, utilisez le Store Locator à votre avantage en complétant tous les renseignements liés à votre établissement. Google se sert également de cet outil de géolocalisation dans l’affichage des résultats de recherche.
Enfin, la diversification des canaux constitue la base de votre stratégie de référencement. Il ne faut plus mettre les œufs dans le même panier. Profitez des autres leviers de visibilité, certes moins influents que Google, mais capable d’améliorer votre SEO local.
Diversifiez vos sources d’avis afin de renforcer la confiance des consommateurs. Pour ceux-ci, la multiplicité des sources générant des avis positifs confortent la fiabilité de votre service.
Bref, soyez en phase avec les avancées de Google tout en élargissant votre horizon, en visant d’autres outils de recherche.
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Nous sommes ravies de vous avoir éclairé sur la nouvelle loi DMA et le SEO local.
Merci de votre lecture et de votre intérêt,
L’équipe Sémantisseo